Tout le monde devrait être en mesure de se divertir comme bon lui semble. L’un des effets les plus insidieux du handicap, est qu’il prive partiellement ou totalement les personnes handicapées de la capacité à disposer d’elles-mêmes. Y compris dans des aspects ludiques de la vie de tous les joueurs. C’est pour cette raison que de nombreuses entreprises se sont lancé le défi de mettre au point des technologies qui permettent de réduire le fossé. Après tout, le handicap ne devrait être une source de discrimination à aucun niveau ; pas même dans l’univers vidéoludique.

Le cas des équipements spécialisés

Il y a des millions de joueurs à travers le monde pour lesquels les équipements « standard » ne conviennent pas nécessairement. Des personnes qui souffrent de handicaps moteurs partiels, de difformités diverses ou de tout autre type de handicap. Pourtant, avec le temps et une volonté remarquable, certaines de ces personnes ont réussi à surmonter leur handicap en adaptant habilement les équipements dont elles disposent. C’est le cas de BrolyLegs par exemple, qui se sert entre autres de sa langue, pour jouer au jeu de combat Street Fighter.

Ceci dit, les marques commencent à développer des solutions innovantes afin que les joueurs handicapés n’aient pas à réaliser de tels exploits chaque fois qu’ils souhaitent jouer. Dans cette quête de l’accessibilité, des fabricants comme XBox ont mis au point des manettes spécialisées. Le principe de ces manettes est de rendre le jeu plus simple pour les joueurs qui manquent peut-être de précision, de force ou de rapidité. On pourrait presque les apparenter à des prothèses Motiva qui permettent de rendre aux femmes ayant subi des mastectomies leurs silhouettes authentiques.

Prendre en compte le handicap dès la conception du jeu

Une autre manière de rendre les jeux-vidéo plus accessibles, c’est de prendre en compte les handicaps divers dès leur conception. Cette façon de procéder est défendue par l’un des plus grands militants de la cause des joueurs de jeux vidéo handicapés Steven Spohn. Un joueur handicapé lui-même qui a pu lever des sommes faramineuses pour son association Able Gamers qui milite en ce sens.

Une des approches qu’il défend est celle des modes « Super Facile » ou « God Mode » selon la préférence des développeurs. De tels modes permettent aux joueurs de réduire au minimum le seuil de difficulté. Les éléments qui deviendraient donc impossibles pour un joueur souffrant de handicap peuvent être surmontés avec simplicité et sans frustration.

L’approche accessible des jeux vidéo passe également par un design holistique et soigné. On pense notamment à des joueurs comme Sven. Un joueur professionnel de Street Fighter V qui parvient à jouer grâce à l’audition. En effet, muni de son casque, il peut discerner les sons spécifiques rattachés à chaque attaque, à chaque déplacement et à chaque animation dans le jeu. Il peut même grâce au design audio détaillé savoir où sont positionnés les personnages en temps réel. Un exploit qui serait rendu impossible sans une approche exemplaire du processus de conception accessible de jeu vidéo dont Capcom a fait preuve.